vendredi 4 décembre 2015

Un coup de gueule et des coups de coeur

Cet article était dans mes tiroirs depuis un petit moment déjà, mais deux éléments font que je l'écris aujourd'hui. Tout généalogiste a déjà été confronté à une mairie un peu récalcitrante, qui rechigne à lui envoyer une copie d'un acte qui a plus de 100 ans, et encore plus quand on veut faire passer la limite à 75 ans. Et croyez moi, en tant que généalogiste professionnel, c'est parfois pire, tant les positions des mairies sont divergentes.

Stéphane Cosson relate sur un forum Facebook de généalogistes professionnels qu'une mairie lui dit qu'il peut consulter un acte de plus de 75 ans, mais que pour en obtenir une copie, l'acte doit avoir 100 ans, et même 115 ans s'il y a mention de divorce. Avec donc le problème de la mention marginale qui serait une mise à jour de l'acte. Et le fait bien sûr que ces délais de 100 et 115 ans sont une pure invention de cette mairie.

Je rebondis sur cet question de Stéphane Cosson, vu l'horreur que m'a sortie une mairie bretonne ce matin (dans les Côtes-d'Armor, mais je ne citerai pas la mairie). J'ai demandé par courrier un acte de décès à cette mairie, pour pouvoir compléter un dossier pour une cliente. Deux semaines déjà que j'ai envoyé ma demande (mais bon, c'est une petite commune après tout, qui a bien d'autres choses à gérer) et donc je reçois un coup de téléphone ce matin :
- Bonjour Monsieur, mairie de XXX à l'appareil, vous nous avez demandé une copie de l' acte de décès de M. X en date du 12/08/1957
- Oui effectivement
- Je voudrais connaître votre lien avec cette personne
- Aucun, je suis généalogiste et c'est pour un dossier client
- Ah, vous êtes généalogiste (NDLR : effectivement, je ne l'ai pas mentionné sur mon courrier, n'en voyant pas l'intérêt). Mais vous savez que les actes d'état civil ne sont pas communicables, sauf aux descendants, avant un délai de 100 ans
- Pardon ? (j'essaie à ce moment-là de ne pas exploser au téléphone et de garder mon calme). Mais monsieur, un acte de décès est librement communicable à toute personne qui en fait la demande, et ce, sans délai (je lui passe alors les délais pour les mariages et les décès, qui sont de 75 ans et non de 100 ans).
- Ah non Monsieur, je vous assure, c'est la loi bla bla bla
- La loi dit plutôt que les décès sont librement communicables, à tous et sans délai. Je n'ai jamais eu aucun souci avec personne, certaines mairies comme Lyon les mettent même en ligne au moins jusqu'en 1980
- Ah mais Monsieur, chacun fait ce qu'il veut, et ce ne sont sûrement que des extraits de décès
- Non non, ce sont bien des actes complets de décès.
- Bon, je vais me renseigner et je vois ça

Autant vous dire que j'étais fou en raccrochant. Refuser une copie d'un décès. Première fois qu'on me l'a fait celle-là. J'attends de voir si je reçois mon acte, sinon je pense que je saisirais la CADA.

Mais le problème de fond je pense est que les mairies (petites, moyennes ou grandes villes, petits villages) ne connaissent que trop peu la loi en vigueur pour la communication des actes d'état civil. Et qu'il serait bien qu'une circulaire ou quelque chose du genre leur soit adressée, afin qu'une bonne fois pour toutes les délais de communication soient respectés par toutes les mairies.

Parce que, à côté de ça, on a tous les cas possibles. Entre les mairies qui sont encore aux délais de 100 ans, celles qui laissent consulter les actes de plus de 75 ans, mais qui n'envoient pas de copie d'acte. Et en tant que professionnel, j'ai donc une dérogation (du Service Interministériel des Archives de France) pour consulter les registres de moins de 75 ans. Je ne peux pas en avoir de copie sans une autorisation du Procureur de la République, mais je fais souvent une transcription sur mon PC pour en avoir une trace. Mais certaines mairies, lorsque je leur présente ma dérogation de consultation, me font carrément une copie, soit parce qu'elles ne prennent pas le temps de lire la dérogation, soit parce du coup elles ne s'embêtent pas avec encore un de ces généalogistes qui leur prend tout leur temps.

Mais pour finir, je note tout de même que la plupart des mairies malgré tout sont respectueuses des délais et certaines sont même carrément "aidantes" (oui je sais, ce mot n'existe probablement pas). Je ne vais pas toutes les citer, mais rien que ces deux dernières semaines, j'ai été en contact téléphonique et mail avec plusieurs mairies qui m'ont aidé dans mes recherches de décès au XXè siècle, et ce alors même que je n'avais parfois qu'une tranche de date. Et m'ont envoyé souvent par mail une copie des actes demandés. Merci donc ici aux mairies de Cuffy (18), Deuil-la-Barre (93), Fontaine-Française (21), Mosnay (36) ou encore Pommiers (36) pour ne citer que les dernières contactées.

PS : un lien vers la décision de la CADA de 2012, qui confirme le délai de 75 ans à compter de la clôture du registre. Reste à savoir si une mention est considérée comme une réouverture du registre...
http://www.cada.fr/avis-20120716,20120716.html

mercredi 4 novembre 2015

Une reconnaissance très instructive

Je continue, quand le temps me le permet, d'éplucher les registres des communes où habitaient les ancêtres de ma femme. En ce moment, j'étudie plus précisément la commune de Maisse, située dans le sud de l'Essonne (91), très proche du Loiret et de la Seine-et-Marne. Maisse reste un village et compte environ 800 habitants au début du XIXè siècle d'après Wikipédia. L'avantage (ou l'inconvénient, c'est selon), c'est que dans ces villages, tout le monde est plus ou moins relié à tout le monde. Ainsi, dans mon fichier Heredis, étant donné que je note les divers cousins, au final, j'y intègre près de 90% des personnes présentes sur les registres.

Il en est ainsi de Pierre Tranquille Amand HAMOND. Ce patronyme est identifié comme étant celui de plusieurs des SOSA de mes enfants, mais Pierre n'est pas encore rattaché à eux, pour l'instant au moins.

Il apparaît dans mes fichiers quand il se marie le 09/11/1790 à Maisse avec Marie Anne COURTELLEMONT, qui est une descendante du SOSA 1672 (11è génération). Marie Anne donnera 3 enfants à Pierre Tranquille, avant de décéder le 14 Floréal An 3.

Pierre Tranquille, meunier à Maisse, se remarie assez vite, le 1er Fructidor An 3, avec Madeleine Françoise HUTTEAU, qui lui donnera 5 enfants, dont 4 décèderont avant l'âge de 5 ans. Mais le sort s'acharne sur Pierre Tranquille, lorsque Madeleine Françoise quitte ce monde le 30 Ventôse An XI. Il a encore 5 enfants à élever et peut a priori difficilement le faire seul.

Oui, mais voilà, il ne choisit pas n'importe qui pour l'aider dans cette tâche. Le 30/08/1808, il déclare la naissance de Simon Modeste, fils naturel par déclaration volontaire, de son union libre avec une certaine Marie Madeleine HUTTEAU. Tiens tiens, un nom que l'on connaît bien. Rebelote 2 ans plus tard, avec la naissance de Louis Alexis le 14/12/1811. Mais cette fois-ci, le maire de la commune, qui inscrit l'acte sur les registres, nous fait le plaisir de recopier l'acte de reconnaissance de l'enfant par les parents. J'avais déjà eu des actes de reconnaissance auparavant, mais plutôt succincts. Là, le maire nous en donne pour 4 pages. Je ne vais pas en retranscrire l'intégralité ici, mais vous en donner les bons moments, qui permettent de mieux comprendre le nouveau ménage mis en place.

Juste après l'acte de naissance, on trouve donc l'acte de reconnaissance que "le sieur Pierre Tranquille Hamond et la Demoiselle Marie Madeleine Hutteau entendent respectivement faire devant nous de l'enfant du sexe masculin à nous ci-dessus présenté comme étant le fruit de leur liaison amicale et sociale". Le maire nous indique qu'il se rendra au domicile du sieur Hamond le lendemain pour cette reconnaissance.

Et le lendemain, le maire, accompagné des deux témoins déjà présents pour la déclaration de la naissance, se rend donc chez Pierre Tranquille Hamond.

"Nous nous sommes transportés avec les sieurs Jean Jacques Amaury et Pierre Gabriel André Hamouy en la maison & domicile du dit sieur Hamond appelée le Moulin Neuf, dépendant de la dite commune de Maisse, où ayant été introduit accompagné des dits témoins en la chambre servant d'habitation dont l'entrée est à gauche du dit moulin et est éclairée par deux croisées dont une a vue sur la cour et l'autre sur le chemin de Courdimanche à Milly, avons trouvé la demoiselle Marie Madeleine Hutteau, belle sœur du sieur Hamond, accouchée depuis quelques jours, gisante dans son lit se portant aussi bien que peut le permettre son état, jouissant de toutes ses facultés intellectuelles de même que la quelle est en parfaite santé".

Je vous passe un peu de texte purement administratif, mais, en plus de la description de l'habitation, on a déjà appris que la mère de l'enfant n'est autre que la belle-sœur du père de l'enfant.

Le maire continue et nous en apprend encore sur les relations entre les deux parents de l'enfant.
"Le sieur Pierre Tranquille Hamond, majeur, meunier au Moulin Neuf dépendant de cette commune de Maisse, et la Demoiselle Marie Madeleine Hutteau, aussi majeure y demeurant avec le dit sieur Hamond, comme sa belle sœur et la principale gérante de son ménage et de ses affaires commerciales [...] qu'ils reconnaissent présentement l'un et l'autre que l'enfant du sexe masculin désigné en l'acte de naissance du jour d'hyer sous les prénoms de Louis Alexis est bien véritablement leur enfant & le fruit de la liaison sociale et amicale subsistante habituellement entre eux depuis plusieurs années ; ne faisant toutefois pour l'instant la présente déclaration qu'en attendant qu'ils puissent réaliser leur dite liaison sociale & amicale par le biais d'un mariage solennel qu'ils désirent ardemment de contracter le plus tôt qu'ils le pourront et qu'ils ont déjà été sous leur parenté et degré trop proche l'un de l'autre (étant beau frère et belle sœur) et la difficulté qu'ils éprouvent de la part du gouvernement relativement à la prohibition du même Code."

Et voici l'explication. En tant que belle-sœur et beau frère, impossible légalement pour eux de se marier pour l'instant.

Encore un peu de blabla administratif et l'acte de reconnaissance est enfin lu aux parents. La mère signe, la père dit ne pas savoir.

Les époux finiront par se marier le ... 20/05/1835 à Maisse, pas aussi rapidement qu'ils ne l'auraient souhaité. Dans l'acte de mariage, le maire stipule bien avoir annexé à l'acte de mariage "l'expédition en parchemin scellé du grand sceau en cire verte, de l'ordonnance du Roi du vingt sept avril mil huit cent trente cinq qui lève en faveur des futurs époux la prohibition prononcée à leur mariage par l'article 162 du Code Civil, la dite ordonnance rendue en exécution de l'article unique de la loi du seize avril mil huit cent trente deux".

jeudi 18 juin 2015

Des recherches en Italie enrichissantes

Quand je me suis lancé dans cette nouvelle aventure qu'est le métier de généalogiste professionnel, un de mes premiers clients a été un vieil ami de l'école de commerce. Je n'avais pas revu cet ami depuis 10 ans quand je l'ai recroisé totalement par hasard, et au détour d'une conversation, je lui glisse que je me réoriente vers ce nouveau métier. Ce qu'il trouve tellement intéressant qu'il me passe commande.

Ses origines sont diverses, mais une de ses branches paternelles mène tout droit en Italie, dans la ville de Modène, située dans la province du même nom.

Situation géographique de Modène (source : Google Maps)

Sur la période potentiellement intéressante pour mes recherches (1790-1870), la ville est successivement un duché (famille d'Este), puis devient napoléonienne à partir de 1796 (République Cisalpine, Rép. Italienne puis Royaume d'Italie 1ère étape), avant de revenir à la famille d'Este en 1815, pour finalement prendre part au Royaume d'Italie 2ème étape.

Première remarque à mon ami :
moi - des racines italiennes, ça ne va pas forcément être facile
lui - fais au mieux, vois ce que tu peux faire ou trouver et dis moi

Pour bien commencer des recherches en Italie, aucun déplacement lointain, juste un achat essentiel : le guide Archives & Culture "Retrouver ses ancêtres italiens", par Nathalie Vedovotto. C'est la base, qui vous permettra, après quelques informations générales mais importantes sur l'histoire de l'Italie et celle des migrations notamment, de tenter de retrouver vos racines italiennes.

Nathalie qui d'ailleurs m'a bien aidé au début de ce questionnement italien en répondant à mes interrogations et en m'orientant dans mes recherches, qu'elle en soit remerciée ici !

Le plus compliqué est de trouver le bon interlocuteur, qui va pouvoir vous indiquer si les fonds sont existants et consultables. Et ça peut prendre du temps. Entre mon email à Nathalie et mon voyage en Italie, 5 mois se sont écoulés.
Un premier email au diocèse de Modène (et une relance) plus tard, la réponse reçue me renvoie vers deux sites : les archives d'Etat (Archivio di Stato di Modena) et les archives "communales" (Archivio Storico del Comune di Modena).
Heureusement, j'ai un autre ami qui est italien et qui a donc pu m'aider à m'orienter vers les archives de la commune. Quelques appels aux Archivio Storico di Modena plus tard, la nouvelle tombe : les registres (au moins depuis 1815) sont existants et consultables sur place !

Retour vers mon client, très motivé :
moi - les registres sont existants (dans certaines limites) et consultables
mon client - bingo, on y va !

Et c'est donc parti pour Modène !

Modène est une ville très agréable, dont le centre ville, comme celui de beaucoup de villes italiennes, est interdit aux véhicules non résidents/non autorisés. Et je dois bien avouer que c'est très plaisant de pouvoir flâner dans les rues sans bruit ni dérangement des voitures. Mais c'est vrai que je n'ai pas beaucoup profité du tourisme, mon séjour étant très court dans la ville.

J'avais déjà connaissance de plusieurs générations dans cette généalogie, notamment en raison d'un mariage tardif d'Italiens à Paris. Voici l'état de mes recherches avant mon voyage à Modène.

Ascendance d'Emile Jean Fulgence GILIBERTI

C'était déjà pas mal, mais ma visite à Modène m'a donné l'opportunité d'approfondir les ascendances de Silvio Gaetan Maria GILIBERTI et de Fulgenzio OGNIBENE.

Le bâtiment qui abrite les archives est le Palazzo dei Musei. Outre les archives historiques de la ville, il regroupe également la Librairie d'Este, le Musée d'Art, le Musée d'Archéologie et d'Ethnologie, la Galerie Este et la Librairie d'Art Luigi Poletti.

Palazzo dei Musei - Modena (Italia) - collection personnelle

J'ai été très bien reçu par le personnel des archives, qui a été indulgent avec le novice que j'étais en ce qui concerne l'état civil en Italie.

On commence doucement, avec l'acte de naissance de Silvio Gaetan Marie, le 17/03/1862. Date confirmée par son acte de mariage à Paris et par son dossier de naturalisation, récupéré il y a quelques mois aux Archives Nationales. On me fait consulter la table annuelle, afin de récupérer le numéro précis de l'acte et ensuite voici les registres, d'une belle épaisseur. Il arrive, il est là sous mes yeux ! Ce premier acte en italien, trouvé en Italie même !

Acte de naissance de Silvio Gaetano Maria GILIBERTI - 17/03/1862 - Modena (It.) - Archivio Storico di Modena

On y trouve les mêmes informations que dans les actes d'état civil français : date, nom du représentant de la commune qui relève la naissance, nom, âge, profession et lieu d'habitation du père déclarant, idem pour la mère, les témoins. La seule différence : le père de l'enfant est accolé du prénom de son père, ici "Giliberti Giovanni zu Benedetto", et la femme est accolée du prénom de son père, ici "Barbolini Giuseppa di Luigi". Les parents sont donc Giovanni GILIBERTI et Giuseppa BARBOLINI.

La suite, comme en France, me fait rechercher l'éventuel mariage des parents dans la commune. En fait, il existe une distinction entre la commune elle-même (centro) et les alentours (esterno ou campagna). Tables décennales (en fait un peu plus, de 1842 à 1856 si je me souviens bien). Avec une mention de mariage dans les tables, en date du 17/11/1855. La mention à côté de la date m'interpelle.

Table décennale Matrimoni - Modena (It.) - Archivio Storico di Modena

Ce mariage est en fait la transcription d'un mariage effectué dans la paroisse de la ville. Mais le principal est qu'il existe et qu'il va donc nous permettre de remonter une génération. Je vous passe l'acte qui nous donne le même type d'information qu'en France. Le marié y est dit de Sorbara, ville située à une quinzaine de kms au nord de Modène. La mariée, fille de Luigi et de Teresa MUNARI, est de San Faustino, quartier de Modène. Cette demi-branche reste donc encore à explorer. Mais je ne trouverai pas l'acte de naissance de Giuseppa BARBOLINI dans les tables, alors même que certains de ses frères et sœurs s'y trouvent.

Comment je le sais ? Parce qu'avant 1842, il n'existe pas de registres à proprement parler des actes. Il existe ce que j'appelle des tables améliorées, c'est-à-dire que les tables décennales font office de registres.

Voici un exemple avec les parents de Giuseppa BARBOLINI, qui ont eu la bonne idée de se marier à Modène (paroisse de Marzaglia).

Je parcours les tables décennales des Matromini, les mariages, et je trouve cet "acte", qui n'en est donc que la moitié d'un. Mais qui contient quasiment toutes les informations qu'un acte de mariage détaillé français de l'époque fournirait.

Table / acte Matrimoni - Modena (It.) - Archivio Storico

Comune : Modena
Parrochia (paroisse) : Marzaglia
Epoca del matrimonio Anno Mese Giorno (date) : 1831 Aprile 28
Nome e cognome dello Sposo (nom et prénom de l'époux) : Barbolini Luigi
Patria dello Sposo (ville de l'époux) : Magreta
Condizione, professione (profession) : Agricola, agriculteur
Stato dello Sposo : Nubile, Google me traduit unique, ce que j'interprète (ou tort ou à raison) par célibataire)
Eta dello Sposo (âge) : 24
Nome et cognome dei Genitori dello Sposo : nom et prénom des parents : Antonio & Catterina Montagnani
Nome e cognome della Sposa (nom et prénom de l'épouse) : Munari Teresa
Patria della Sposa (ville de l'épouse) : Casinalbo
Condizione, professione (profession) : Filatrice, fileuse
Stato della Sposa : Nubile
Eta della Sposa (âge) : 23
Nome et cognome dei Genitori della Sposa : nom et prénom des parents : Bartolomeo (avec un beau tilde d'abréviation que les connaisseurs reconnaîtront) & Margheritta Ancephi
Testimoni del Matrimonio : les noms des témoins.

Finalement, il ne manque que de savoir si les parents des époux sont encore vivants et où ils habitent. Et bien sûr les signatures.

J'ai ainsi fait refleurir certaines branches. Vient ensuite le problème des actes avant 1815, où les trouvailles peuvent être aléatoires : peu de registres, certaines années existent, d'autres non. Dernière solution donc : les recensements napoléoniens, réalisés vers les années 1810. Largement plus tôt que nos recensements en France, donc, et avec plus d'informations. Un recensement non pas par foyer, mais par nom.
Malheureusement, chou blanc également sur ce point, mais je vous montre tout de même à quoi cela ressemble. Avec nom & prénom, date de naissance, la filiation, la profession et la statut marital.

Registro di popolazione nell'esterno del comune di Modena - Archivio Storico

Et voici à quoi ressemblent les 2 branches qui ont essaimé à Modène, après mes trouvailles italiennes.

Ascendance de Silvio Gaetano Maria GILIBERTI


Ascendance de Fulgenzio Giuseppe Gaetano OGNIBENE

De belles découvertes donc, mais encore une fois, si vous envisagez de vous déplacer un jour pour chercher vos ancêtres italiens, renseignez-vous bien auparavant, pour être certains que les informations que vous cherchez sont disponibles et consultables.

vendredi 6 mars 2015

Vol à l'église de La Mure

Au hasard des recherches, on espère trouvé un curé qui aura été un peu plus loquace que les autres sur les événements qui auraient pu avoir lieu dans sa paroisse. Ainsi le curé de la paroisse de La Mure, dans l'actuel département de l'Isère, qui nous relate le vol perpétré contre l'église de la paroisse en 1765.

Nous croyons qu'il est nécessaire de laisser à la postérité
le souvenir de la profanation arrivée dans cette église paroissiale
le 14e février de la présente année, le même jour s'étant [x]
furtivement un malheureux dans l'église lorsqu'on sonnait
l'angélus qui y passa une partie de la nuit cherchant à
enfoncer la porte de la sacristie pour enlever les vases sacrés et
l'argent de la fabrique & n'ayant pu réussir dans son dessein
malheureux, il tourna sa rage contre le Saint des Saints -
enfonça le tabernacle, en tira le ciboire & une petite cloche
d'argent, pilla le trône qui est à côté de la grande porte de
l'église chargé des Saintes dépouilles, il sortit par les fenêtres
du clocher dont il mit à bas la porte qui est à côté
de la chapelle de la croix. Cette profanation excita l'indignation
de tous nos bons paroissiens. M Pourris vicaire actuel
de cette paroisse, assisté de Sr Pierre Doudou procureur de
l'Eglise fit dans le même temps une cueillette dans toute
l'étendue de la paroisse & par ses soins la perte fut
abondamment réparée & ce jourd'hui 27e juin 1765 nous
avons placé dans le tabernacle le nouveau ciboire qui est
infiniment plus grand et plus riche que celui qui a été
volé et qui avoit été donné par feue Madame La
Duchesse de l'Ediguieres après un pareil accident.
Nous avons aussi mis du produit de cette cueillette plusieurs
ornements nécessaires à la sacristie. Ainsi le certifions avec
tous ceux qui ont signé ci après

 
Archives en ligne de l'Isère
La Mure baptêmes, mariages, sépultures
collection départementale 9NUM/5E270/4 pp292/382