mardi 16 avril 2013

#ChallengeAZ N comme...Ile Nou

L’Ile Nou est un quartier de Nouméa (anciennement Port-de-France), en Nouvelle-Calédonie. Cette circonscription a abrité un établissement pénitentiaire du bagne de Nouvelle-Calédonie. Son nom est maintenant Nouville.
Source : Google Maps
Le bagne de Nouvelle-Calédonie, aujourd’hui disparu, est resté en activité de 1864 à 1924. De nombreux prisonniers français de métropole (environ 21 000) y furent déportés. Il existait trois types de bagnards :
  • Les « transportés », de loin les plus nombreux, aussi appelés « forçats » car condamnés à des peines de travaux forcés (de 8 ans à perpétuité) pour des crimes de droit commun (allant du simple voie de fait ou attentat à la pudeur au meurtre), ils sont pour la plupart placés au pénitencier de l'île Nou et servent à l'édification des routes et bâtiments de la colonie.
  • Les « Déportés » : condamnés politiques, issus essentiellement des participants à la Commune de Paris de 1871, ce qui fait que les déportés sont souvent appelés « Communards ». 4 250 sont envoyés à partir de 1872 aux pénitenciers de l'Île des Pins, ou de Ducos (pour ceux considérés les plus dangereux). Entrent également dans cette catégorie les participants à la révolte des Mokrani de 1871 en Algérie ainsi que les condamnés des insurrections successives de 1864 (sud-Oranais), 1876 (El Amri), 1879 (les Aurès), 1880-1882 (sud Oranais)
  • Les « Relégués » ou récidivistes, sont aussi condamnés au bagne à partir de 1885. Il y a au total plus de 3 300 hommes et 457 femmes relégués envoyés à « la Nouvelle », surtout à l'île des Pins, Prony ou le Camp Brun de La Ouaménie à Boulouparis.

J’en suis venu à m’intéresser à ce lieu totalement par hasard. Dans le cadre de mes recherches, je suis tombé sur la transcription de l’acte de décès suivant. Il concerne Jacques Barthélémy NARDON, un cousin très éloigné des ascendants de ma femme.

Source : AD91 Décès 1884-1890 cote 4E_3741 pp89-90


En voici les principaux extraits intéressants dans le cadre de mes recherches.
« L’an Mil Huit Cent Quatre-Vingt Sept, le premier Septembre à Neuf heures du matin […] Lesquels nous ont déclaré que le dit jour, à Sept heures du matin, Nardon Jacques Barthélémy, surveillant chef de de première classe, décoré de la médaille militaire, né le quatre février mil huit cent quarante-et-un, à Milly […], fils de Barthélémy et de Marie Marguerite Hervy, marié à Marie Caïs (trois enfants) est décédé à l’Ile Nou. […] »

C’est une grande surprise de retrouver cet homme, parti en Nouvelle-Calédonie. Quand est-il parti ? C’est une interrogation. Il est toujours dans le recensement de 1861. Plus dans celui de 1872 (contrairement à ses parents). Le foyer n’est pas a priori à Milly en 1866. Peut-être dès l’ouverture du bagne en 1864 ? Etonnante destinée en tout cas pour ce fils de cultivateur que de devenir surveillant chef d’un bagne à l’autre bout de la planète. Et que sont devenus sa femme et ses trois enfants ? Le site des Archives Nationales d’Outre-Mer n’a pas d’info pour l’instant en ligne sur l’Ile Nou (les actes présents datent de 1899 à 1907). Il faudra également que je recherche son dossier de médaille militaire.

Source des informations sur le bagne de Nouvelle-Calédonie : Wikipedia

2 commentaires:

  1. NARDON Jacques Barthélémy est nommé surveillant militaire de 3ème classe de la transportation le 20 janvier 1976. Il passe 2ème classe le 10 mai 1878 1ère classe le 10 juillet 1882. Bénéficie d'un congés pour convalescence le 18 décembre 1883 qui est prolongé de 3 mois le 3 mai 1884 devient surveillant chef en 1886. a un second congés de 3 mois pour convalescence le 26 aout 1887 mais meurt à l'île Nou le 1er septembre 1887 et est enterré au cimetière du 4ème kilomètre à Nouméa.

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    1. Merci pour vos commentaires. N'hésitez pas à me contacter si vous souhaitez échanger sur cette famille.

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